Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, Mary Ann Shaffer & Annie Barrows – 2008 – Ed. 10/18, 411 p.
La sortie de ce roman épistolaire a fait un carton. Aujourd’hui adapté en mini-série, Le cercle littéraire est un des romans qui a beaucoup fait parler de lui. Le plaisir de retrouver la simplicité d’une lettre, le hasard d’une rencontre inattendue, et surtout une richesse historique sur des aspects de la guerre peu abordés… Voyageons à Guernesey, en 1946.
Résumé
Juliet est écrivaine. Journaliste renommée d’Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale elle a su faire rire ses lecteurs dans leurs moments de désespoir. La guerre terminée, en perte d’inspiration, elle recevra un courrier d’un habitant de Guernesey qui se retrouve par hasard à posséder un des romans qu’elle a vendu pendant la guerre. À travers des échanges de lettres avec cet homme, prénommé Dawsey, elle apprendra l’histoire de Guernesey sous l’occupation et décidera d’écrire un livre à ce sujet. Elle se retrouvera à échanger avec Isola, Amelia, Eben et de nombreux habitants de l’île membres du Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates. Ce club, né sous l’occupation pour se protéger des punitions infligées par les armées allemandes, viendra bouleverser la vie de Juliet.
Mon avis sur l’œuvre
Oui, bon… Ce livre était bien, il était intéressant, mais sûrement m’attendais-je à mieux. Si nombreux étaient les avis positifs sur le Cercle littéraire, que je m’attendais à ce que ce livre me bouleverse. Ça n’a pas été le cas. Néanmoins, c’était une lecture agréable qui m’a permis d’apprendre certains angles de la guerre dont je n’avais pas entendu parler, notamment l’occupation de l’île par les armées allemandes.
Les membres du Cercle de littérature sont tous liés par une personne, Elizabeth. Cette dernière est celle qui, lorsqu’elle et les membres se font arrêter par la police allemande, invente la création d’un cercle de littérature pour justifier leur présence en extérieur après le couvre-feu imposé. Cette femme a beaucoup de courage et est centrale dans l’aventure de Juliet. Amante d’un officier allemand, elle se retrouvera enceinte d’une petite Kit. Elle sera enfermée dans un camp de concentration, laissant l’enfant être élevée à tour de rôle par les membres du Cercle de littérature.
Juliet est un personnage intéressant, mais quelque peu agaçant parfois. Elle s’intéresse rapidement aux habitants de l’île et se préoccupe de leurs existences. Néanmoins, je la trouve particulièrement envahissante. Envahissante au point de s’accaparer le malheur des autres [attention spoiler : (elle se considère en deuil en apprenant le décès d’Élisabeth dans le camp de concentration, alors qu’elle ne l’a connue qu’à travers le peu d’histoires que ses amis lui ont racontées). De plus, elle finira par demander la garde de Kit. Demande qui sera accueillie comme la meilleure idée qui puisse exister au monde, comme si les « vrais » amis d’Élisabeth n’étaient pas mieux placés pour tenir ce rôle.
Fin du spoiler : Je développe des aspects assez négatifs, mais le livre obtient tout de même un bon score à mes yeux. L’écriture est très fluide, nous sommes rapidement pris dans l’histoire, dans ses tourments. Je comprends l’intérêt qui a été porté à cette histoire. Qui avait connaissance du fait que la belle île de Guernesey avait subi l’occupation ? Qui savait que l’Angleterre, si désireuse de laisser à l’île sa liberté, n’avait pas envoyé des moyens militaires à l’île afin qu’elle puisse se défendre ? Et que, de ce fait, l’occupation de l’île s’est faite aisément, sans combat ? Moi, je n’en avais pas idée. Jamais il ne me serait venu à l’idée que cette petite île aurait eu un intérêt quelconque pour agrandir les territoires occupés par Hitler.
Le style épistolaire est, à mes yeux, très complexe. Afin de conserver une part de réalité, l’écrivain doit prendre garde à ne pas trop « détailler » un courrier qui ne contiendrait, en réalité, que les points essentiels d’une histoire. D’un autre côté, le manque de détails peut entraîner une certaine lassitude, le lecteur peut perdre la chemin de l’histoire et ne pas s’attacher aux personnages. Le cercle littéraire a très bien répondu à ce défi. Détaillé, sans paraître incohérent, les lettres sont brèves mais nous permettent de bien nous fondre dans l’histoire, de comprendre les personnages.
Conclusion
Bien, mais pas dingue. J’ai aimé le style, j’ai aimé la douceur de l’histoire, j’ai aimé en apprendre sur la Seconde Guerre mondiale. Mais j’attendais bien plus, bien trop, de ce livre qui a tant fait parler de lui.