Je me tuerais pour vous, F. Scott Fitzgerald – 2018 – Ed. Le Livre de Poche, 520 p.
Ce recueil fut mon compagnon de découverte du monde des nouvelles. En effet, je n’avais jamais lu un condensé de nouvelles pour plusieurs raisons. Notamment, j’apprécie plus volontairement une histoire très longue et enivrante, qu’un texte court dans lequel on n’a pas le temps de s’attacher aux personnages. Ces nouvelles, datant des années 30, n’avaient jamais été publiées. En tout, seize nouvelles ainsi que deux écrits destinés à Hollywood constituent l’ouvrage. Fitzgerald était connu pour ses nouvelles et avait construit sa réputation grâce à celles-ci. Ce livre est un moyen de découvrir son talent d’écrivain.
Résumé
Il est fort difficile de réaliser un résumé d’un recueil de nouvelles… Nous sommes absorbés dans des histoires toutes plus étranges les unes que les autres. Voici quelques phrases qui décrivent celles qui m’ont particulièrement marquée.
Un instant, nous nous trouvons piégés par un espion étranger qui a caché un obus dans la valise d’une passagère américaine, qui se retrouve enlevée par celui-ci. L’amour qu’elle va porter pour son kidnappeur peut-il réellement exister ?
Nous rencontrons ensuite une jeune femme qui travaille avec un homme dont la réputation est des plus mystérieuse : certaines de ses conquêtes se seraient suicidées par amour pour cet homme. Le rapprochement de la jeune femme avec ce dernier entrainera-t-il des envies suicidaires ? (Ceci est l’intrigue de la nouvelle nommée Je me tuerais pour vous, nous comprenons pourquoi 😉).
Nous nous retrouvons également dans un atroce quiproquo entre deux amants qui se sont donné rendez-vous à la gare pour prendre le train. Si elle décide de venir, il considérera cet acte comme un “oui” à sa demande en mariage. Si elle ne vient pas, ce sera le signe d’un refus. Pourtant déterminée, elle n’arrivera pas à temps, pas avant le départ du train. Vont-ils se retrouver ? Réussir à se contacter ? A s’expliquer ?
Nous voyageons également à travers la guerre de Sécession, où le Nord et le Sud s’affrontent dans une guerre acharnée. Une jeune fille Nordiste tombera amoureuse d’un Sudiste ennemi. Leur amour semble incompatible pour deux raisons : tout d’abord leurs divergences d’opinions politiques ne peuvent que compliquer leur relation, mais surtout le drame qu’a subi le Sudiste. Suite à une querelle entre ce dernier et le frère de la jeune femme, le soldat Sudiste se retrouve pendu par les pouces à un arbre. Prise de pitié pour le sort du jeune homme, elle le libère de ses liens avec l’espoir de ne plus jamais le recroiser. Son cœur continuera de battre pour lui. Mais se reverront-ils ? Partageront-ils l’amour qu’ils portent en eux ?
« Les deux jeunes hommes repartirent vers le rivage à bord du canot et les mains qui s’agitaient dans leur direction depuis le yacht disparaissant peu à peu à leur vue dans l’obscurité croissante se firent le symbole de ce que la cruauté de temps révolus reculait à chaque coup de rame pour s’enfoncer dans un passé de plus en plus lointain. »
Mon avis sur l’œuvre
J’admets ne pas avoir été emballée. Non pas parce que l’écriture de Fitzgerald me posait un problème, au contraire. La douceur de ses mots, la puissance des sentiments qui en émergent… C’est doux, c’est agréable, c’est intense. Néanmoins, je n’ai pas la capacité à me détacher des personnages avec tant de brusquerie. J’aime apprendre à connaître les personnages, les étudier, observer en eux des points communs avec moi ou certaines de mes connaissances. J’aime ressentir leurs sentiments, l’amour et l’attention qu’ils portent en eux, le désespoir qu’ils tentent tant bien que mal de surmonter. Dans une nouvelle, on s’attache aux personnages et sans que nous nous y attendions, ils disparaissent. Et l’histoire est terminée.
Les récits racontés sont très intéressants et traitent de sujets divers. Il est tout de même drôle de voir apparaître dans de nombreuses nouvelles la présence de médecin, parfois un dentiste. Un thème qui semble être volontairement abordé par Fitzgerald.
J’ai aimé être plongée dans ses écrits et ça m’a donné envie de lire Gatsby Le Magnifique ! Fitzgerald est un incontournable de la littérature américaine, et était majoritairement connu pour ses histoires d’amours, un peu à l’eau de rose. Une image dont il voulait d’ailleurs à tout prix se séparer. Pourtant, on les aime ses histoires d’amour. Il était doué, ce Fitzgerald.
Conclusion
Je ne suis toujours pas fan des nouvelles, et je ne pense pas que ce recueil fera partie des œuvres que je relirais un jour. Néanmoins, cette lecture fut très plaisante et je la recommande vivement. Comment mieux apprécier la littérature de Fitzgerald qu’en lisant les œuvres pour lesquelles il était le plus talentueux ?