Merde actually, Stephen Clarke – 2005 – Ed. Black Swan, 448 p.
Mais que pensent donc les patriotes anglais lorsqu’ils rencontrent les citoyens français ? C’est ce que Stephen Clarke nous développe dans Merde Actually. Tome 2 d’une série de romans sur les habitudes des français, Stephen Clarke met en exergue avec beaucoup d’humour les traditions françaises qui ne sont pas toujours très bien interprétées par les étrangers…
Résumé
Paul, prononcé Pol par les français, est un citoyen anglais qui décide de s’installer à Paris où il souhaite ouvrir son salon de thé. Accompagné de sa petite-amie française, Florence, il atterrit en Corrèze afin de rencontrer sa belle-famille. Mais ce premier contact ne se déroule pas comme prévu. De nombreuses « merdes » s’acharnent sur lui, des difficultés qu’il va avoir du mal à maîtriser dans un pays où les us et coutumes ne sont pas toujours cohérentes dans un contexte de choc des cultures.
Mon avis sur l’œuvre
Le roman de Stephen Clarke est très drôle. Vraiment. Nous nous apercevons comment nos habitudes, nos traditions peuvent être perçues par des personnes complètement étrangères à notre culture, et c’est parfois hilarant. Même les moins symboliques de nos usages peuvent être source de moqueries. C’est très intéressant de visualiser les difficultés qui peuvent être rencontrées par des personnes étrangères dans notre pays.
J’ai beaucoup apprécié la mise en avant de nos traditions. A les vivre tous les jours, nous ne les remarquons plus. Et pourtant, elles semblent loufoques à nos touristes ! Et nous nous rendons compte, dans ce livre, qu’il y a de quoi.
Les différentes étapes vécues par Paul n’ont pas de grande profondeur, ce livre ne traite de sentiments essentiels et ne nous enrichit pas de connaissances. C’est plutôt un livre « feel good » qui est agréable à lire, drôle, et qui nous permet d’observer, par un avis extérieur, le ressenti que les touristes peuvent avoir sur nos comportements. Après cela, nous ne pouvons que nous remettre en question !
Paul est un personnage attachant, même si son attitude est assez décevante. A première vue, nous observons un homme avec beaucoup d’attention, de respect pour Florence. Et au fil de l’histoire, nous découvrons un personnage infidèle, qui a trompé son ancienne compagne et qui va céder en retournant auprès de cette dernière lorsque son histoire avec Florence sera en train de péricliter. Ce développement n’est pas assez (à mon goût) exposé comme une erreur de sa part, comme quelque chose de négatif. Nous en venons à penser que, pour l’auteur, cette infidélité n’était qu’une passade sans importance. Ceci m’a déçue, j’aurais aimé percevoir en Paul un homme qui fait face aux épreuves et qui agit avec plus de respect et de maturité vis-à-vis des femmes qui vont l’entourer.
Néanmoins, l’œuvre ne porte pas en grande partie sur ces passages. Ces histoires ne permettent à l’auteur qu’à mettre en avant les différentes formulations, attitudes des français qui méritent attention. Sur cet aspect, l’auteur est très descriptif et dispose d’une grande imagination pour percevoir autant de nos traditions qui portent à moquerie. Son pari est réussi, le livre est plein d’humour et l’histoire est loin de nous ennuyer.
Conclusion
Pour ma part, je conseille fortement de lire cet ouvrage en VO car je ne pense pas que la traduction française puisse développer aussi précisément les différentes moqueries de l’auteur. Le vocabulaire est plus ou moins accessible, je n’ai pas eu de difficultés particulières à le comprendre. Pour les personnes qui ont l’habitude de regarder des séries en anglais et qui apprécient de lire dans cette langue, c’est parfait. C’est un très bon ouvrage qui pourra vous accompagner dans vos valises d’été : de l’humour et une fin plutôt « happy ending » ! Tout ce qu’il faut pour un bon moment de détente.