Premier sang, Amélie Nothomb – 2021 – Ed. Albin Michel, 172 p.
21-19
La folie de la rentrée littéraire continue avec ce deuxième titre que j’ai commencé après Au printemps des monstres. Amélie Nothomb est une écrivaine très connue, présente à chaque rentrée littéraire avec un nouveau roman (elle a même dit récemment, dans une interview de Lire Magazine Littéraire, qu’elle écrivait en moyenne trois livres par an, dont un seul était transmis à sa maison d’édition et publié). Premier sang est le premier Nothomb que je lis.
De son père décédé récemment (au premier confinement en 2020) il reste une biographie officielle, car il a été un acteur important lors d’une prise d’otage au Congo lorsqu’il était diplomate. Néanmoins, pour rendre hommage à cet homme qui lui a tant donné et dont la perte l’a accablée, Amélie Nothomb retrace dans ce court roman l’histoire, de l’enfant à l’adulte, de Patrick Nothomb fruit d’un père décédé trop tôt et d’une mère désintéressée de sa progéniture. Un bel hommage à cette vie aventureuse qui permet à une enfant de dire au revoir à son père.
Résumé
Patrick Nothomb est le fils de Claude, une mère qui se désintéresse totalement de lui, et d’un père décédé huit mois avant sa naissance lors d’un exercice de déminage. Elevé par ses grands-parents maternels, il est envoyé en vacances chez ses grands-parents paternels, les Nothomb. Propriétaires d’un château, le Pont d’Oye, les règles qui y règnent sont strictes. Sur un fond de noblesse s’abat une froide pauvreté. Le caractère de Patrick s’y forgera et sa vie n’en sortira pas inchangée.
Une mère froide et absente
Patrick est né « sans père ». Elevé par ses grands-parents, il nourrit une fascination pour sa mère. Le fantasme de se faire aimer par sa génitrice est omniprésent. Patrick est là, mais son père est parti, décédé trop vite lors d’un entraînement de déminage (une fausse mine avait été remplacée par une vraie…).
Heureusement, il a grandi accompagné par ses grands-parents. Mais lorsqu’à son entrée à l’école ses grands-parents comprennent que Patrick est un gentil, un enfant trop tendre, ils décident de l’envoyer chez sa famille paternelle pour les vacances dans l’objectif de le renforcer.
Une famille noble aux règles strictes
Patrick, habitué aux câlinages de sa grand-mère, se retrouve dans ce château où la nourriture manque (les enfants de moins de 16 ans n’ont pas le droit de manger à leur faim, devant laisser les aînés se nourrir en priorité). Le grand-père, froid au premier aspect, est un homme sensible, poète, qui s’adresse aux enfants avec respect et comme s’ils étaient des adultes.
Lors de ces séjours, Patrick Nothomb se retrouvera au milieu de ses nombreux cousins intransigeants et bagarreurs. Ce plongeon dans la vie sociale deviendra sa force et l’aidera à se forger un caractère. De son grand-père, il apprendra l’art des mots, de la poésie, de la littérature. Une bonne base pour sa future vie de diplomate…
Mon avis sur l’œuvre
J’arrête ma chronique ici car l’histoire continue et il ne faudrait pas trop en dévoiler. L’histoire est composée d’anecdotes diverses sur le père d’Amélie Nothomb. Partant de son enfance, nous parcourons son histoire avec l’amour de sa vie et le combat qu’il a suivi contre sa famille qui rejetait son union.
Patrick est un homme courageux, qui apprendra beaucoup de ses expériences au Pont d’Oye et qui y forgera son caractère, qui y apprendra indirectement à utiliser les mots. Ces compétences acquises lui sauveront la vie lorsqu’il se retrouvera dans une prise d’otage au Congo.
Les œuvres d’Amélie Nothomb sont particulières. L’écrivaine a un style d’écriture qui lui appartient, elle écrit très bien et ses récits nous emportent. Néanmoins, j’ai du mal à m’attacher aux personnages et à l’histoire. Son style expéditif me déstabilise, et quand je souhaiterais que l’histoire se poursuive, tout s’arrête brusquement. Et je n’arrive pas à aimer réellement une lecture de laquelle je me sens détachée.
Conclusion
J’ai lu mon premier roman d’Amélie Nothomb, et sans vraiment de surprise, je n’ai pas été convaincue. Je le savais d’avance, et j’avais certains a priori. Je pensais que ce roman serait un bon début car ce livre est très important pour l’écrivaine puisqu’il retrace les passages importants de la vie de son père. Mais j’ai failli, je n’ai pas réussi à m’attacher à l’histoire qui est passée trop rapidement à mon goût, et c’est bien dommage.