Etat de nature, Jean-Baptiste de Froment – 2019 – Ed. Points, 228 p.
20-13
Ça y est, le Prix du Meilleur Roman des Editions Points est terminé. Ou du moins, la sélection des œuvres nous a été présentée, les lectures sont achevées. Il n’y a plus qu’à voter. Mais avant cela, voici la dernière sélection. Avec Etat de nature, Jean-Baptiste de Froment nous plonge dans l’univers très particulier de la politique. Avec beaucoup d’humour, nous parcourons la Douvres et accompagnons Barbara Vauvert, préfète, dans sa montée en puissance politique.
Résumé
Barbara est préfète et a redonné vie à la Douvres. Jusqu’au jour où elle est évincée pour des raisons douteuses et injustifiées par Farejeaux. Mais son destin va être secoué lorsque ce même Farejeaux décide soudainement de la pulvériser à la tête du pays pour remplacer la Vieille.
L’espoir d’un renouveau en politique
L’auteur nous glisse le portrait d’une Douvres moderne, désireuse de changement et d’innovation. Une Douvres pleine de ressource. Cette région peu connue, que Barbara a pourtant réussi à revitaliser. D’ailleurs, tout le monde l’aime Barbara, à tel point que lors de son éviction, les effusions d’émotion sont nombreuses, au plus grand désespoir de Sébastien qui les considèrent comme un coup monté.
Mais la Douvres, ce n’est que le début de la vie politique des préfets. Car l’objectif ultime, c’est la présidentielle. C’est ce pour quoi Claude se bat. Lui, c’est l’homme politique invisible, celui qui obéit bien aux ordres, mais que la population ne connaît pas. Avec l’aide de sa bande d’acolytes, la Gens Claudia, ils vont réfléchir aux meilleurs moyens marketing pour le mettre en avant et faire de lui le meilleur candidat à la présidentielle.
Ainsi va se mener une guerre entre Claude, qui souhaite désespérément récupérer la place de la Vieille, et Barbara, pulvérisée malgré elle dans le feu des projecteurs.
Mon avis sur l’œuvre
Ce récit ne m’a pas vraiment inspirée. Malgré un thème intéressant et une volonté de dénoncer les travers d’un monde dans lequel tout est (trop) permis, l’auteur n’a pas su me convaincre.
Dans ce milieu méprisant, où les dirigeants ne comprennent pas les « petites gens », où les femmes qui réussissent sont considérées sur leurs physiques, nous jouons sur un monde assez délicat, sexiste, hors du commun. Cette élite qui nous dirige et qui écrase tout nouvel arrivant, toute future étoile politique, est épuisante.
Avec beaucoup d’humour, l’auteur nous plonge dans une satire de ce monde absurde. Ce monde dirigé par des puissances, qui ne laisse de chance qu’au réseau, qu’à ceux qui ont eu la chance d’atteindre l’école suprême de formation des hommes politiques. Malheureusement, je n’ai pas réussi à m’y intéresser, pas assez du moins.
Petit mot sur la fin du Prix du Meilleur Roman 2020 des Editions Points
Ainsi, j’ai lu consciencieusement chaque lecture de ce prix du meilleur roman, et je vous en ai fait part dans mon blog et sur Instagram. Cette aventure a été terriblement enrichissante et stimulante. J’ai adoré connaître des œuvres que je n’aurais peut-être jamais touchées sans ce prix. J’ai échangé avec des co-jurés, nous avons partagé nos avis et nous avons appris à apprécier les avis divergents de chacun.
Pour ma part, j’ai rapidement su qui obtiendrait mon vote. Il y a beaucoup d’œuvres qui ne m’ont pas convaincues, mais elles m’ont néanmoins toute apporté quelque chose, un petit plus dans mon approche littéraire.
La particularité des œuvres que nous avons lus est essentiellement que chacune dénonçait des sujets forts. Nous avons tout d’abord débuté dans la vie d’une amnésique SDF, nous avons parcouru les travers de la prostitution, de l’addiction à la drogue ou aux jeux, nous avons partagé la précarité d’une jeunesse non dorée qui tente de s’en sortir avec courage, nous avons accompagné des jeunes enfants fugueuses violentées par leur beau-père, nous avons suivi l’histoire d’une femme perdue et secouée par les secrets de sa famille, nous avons frissonné avec le fils d’un ancien détenu de camps de concentration polonais, nous avons observé un jeune garçon dans les bas-fonds d’un milieu précaire et barbare.
Avec tout ceci, mon réel coup de foudre s’est rapidement penché sur Emmanuel Richard et a été impossible à détrôner. Malgré d’autres coups de foudre, l’histoire contée par l’écrivaine m’a prise aux tripes, m’a arrachée des larmes et m’a fait frissonner du début à la fin. Mon choix est donc fait.
Conclusion
La courte histoire de Jean-Baptiste de Froment fut drôle, intéressante, mais n’a pas été un coup de cœur. Le domaine de la politique m’intéresse peu. Autant j’adore l’économie et je me plais à m’instruire sur les sujets de société, autant la politique m’ennuie. D’ailleurs, peut-être à cause de tout ce que l’écrivain a essayé de dénoncer. Néanmoins… Cette histoire n’était pas pour moi.