Il Natale di Poirot, Agatha Christie – 1940 – Ed. Mondadori Libri
20-23
Je lis depuis peu des livres en italien. Ma famille vient de Tarente dans le Sud du pays, j’avais pris l’italien en deuxième langue. Mes souvenirs sont très lointains, je n’étais pas bonne dans cette matière en règle générale. Et puis en troisième année de licence j’ai pris l’avion pour visiter Rome, j’ai eu un terrible coup de foudre pour la ville, le pays, les habitants. Et j’ai acheté un livre, en me baladant dans une librairie, et j’ai choisi Agatha Christie (pas très italien m’enfin…).
Lorsque je l’ai lu en début d’année (Le crime de l’Orient Express) et que j’ai compris que je pouvais y arriver, j’ai décidé de poursuivre cette aventure et j’ai acheté un autre livre de la collection Hercule Poirot. Des œuvres simples, classiques, que je n’ai jamais lues. Voici donc ma deuxième lecture en VO italien, et j’ai décidé cette fois-ci de vous en faire un retour.
Agatha Christie est une écrivaine britannique née en 1890 et décédée en 1976. Elle a régalé de nombreuses générations avec ses romans policiers, traduits dans le monde entier, œuvres à succès ayant été adaptées (et encore aujourd’hui) au cinéma ou sous forme de séries. Il Natale di Poirot (Le Noël de Poirot en français) nous plonge dans un mystérieux et sanglant meurtre qui se produit dans la famille Lee, la veille de Noël. Une réunion familiale qui tourne au drame.
Résumé
La famille Lee se réunit pour fêter Noël. Le fils Harry revient après des années de silence. Dans la famille, on s’étonne qu’il ne soit finalement pas mort. Deux invités mystères se mêlent à l’invitation : la nièce de Simeon Lee et le fils d’un ami de ce dernier. Mais un soir, un cri insupportable glace le sang des invités qui accourent pour découvrir le corps du vieil homme inanimé sur le sol, dans une impressionnante mare de sang.
Un vieil homme au caractère détestable et la disparition de ses diamants
Simeon Lee est un homme dont le caractère nous est rapidement décrit. Ses fils ont de lui l’image d’un homme vantard, qui a trompé à de nombreuses reprises leur mère, la menant ainsi à mourir du chagrin d’amour. Riche, influent, il aime faire des distinctions entre ses enfants.
D’ailleurs, il est bien imprévisible. Pour cette soirée de Noël, il s’est arrangé pour faire venir son fils Harry qui avait disparu du foyer depuis de nombreuses années. Car en effet, à la suite de la mort de leur mère, Harry est parti vagabonder à travers le monde, créant ainsi des tensions avec ses frères.
Et puis, Simeon est propriétaire de petits diamants, cachés dans un coffre-fort, qu’il aurait ramenés d’Afrique du Sud. Fier de ces bijoux, il s’aime à les montrer, ses enfants et sa nièce les connaissent et ont conscience de leur valeur.
Amertume vis-à-vis de leur père, diamants qui finalement ont disparus, héritage conséquent qui vole dans les airs… Que de motifs pour assassiner son père.
Hercule Poirot qui nous surprend à chaque fois
Hercule Poirot arrive donc pour enquêter sur le meurtre du vieil homme, accompagné du commissaire de la ville, Sugden. Ensemble ils auront pour missions d’élucider le meurtre de cet homme sûrement entouré de nombreux ennemis.
Quelle soirée de Noël ! Pendant quelques jours, les habitants de la maison vont être interrogés. Les enfants, Harry, Georges, Alfred, David et leurs femmes, la nièce Pilar (sortie un peu de nulle part), Stephen Farr (le fils de l’ami de Simeon), Tressilian le majordome et Horbury le serveur personnel de Simeon.
Chacun y passe, chaque anecdote est étudiée avec précision. Et pourtant lorsque Hercule Poirot découvre l’assassin, c’est une révélation à laquelle nous ne nous attendions pas ! Je ne spoile rien, mais la résolution de l’affaire est bien plus qu’étonnante.
Mon avis sur l’œuvre
Mon résumé est plutôt succinct car je ne peux rentrer dans le détail de l’histoire sans en dire de trop. Chaque petite histoire qui ressort des différents interrogés nous mène à des pistes toutes plus farfelues les unes que les autres. Des personnages qui ne sont pas qui nous pensions, des destins qui se mêlent sans raison, et une histoire si bien menée par Agatha Christie.
J’adore l’imagination de l’écrivaine. Nous sommes malmenés et pris de court. Nous croyons à toutes les hypothèses qu’elle (ou, je dirais même, Hercule Poirot) veut nous faire croire. Et pourtant, nous tombons de haut lorsque nous apprenons ce qu’il s’est réellement passé.
J’écris cet article aussi pour vous faire part de mon expérience de lecture en V.O. italien. J’ai toujours voulu maîtriser cette belle langue, connaître la culture d’un pays qui a accueilli bon nombre de mes ancêtres. Je n’ai pas connu ma famille italienne avant que mon grand-père ne meure, il faut que je me débrouille seule pour me rapprocher de ce pays.
J’ai toujours été nulle en langue, les cours à l’école ne m’ont jamais intéressée. J’ai toujours été plutôt scientifique. Pourtant, des bases sont restées sans que je ne m’en aperçoive. Le vocabulaire, je ne l’ai jamais eu, ni appris. Néanmoins, une fois que le cerveau se met en mode « italien » (c’est-à-dire après la lecture de quatre ou cinq pages dirais-je), les mots semblent rapidement familiers.
Familiers pas parce que je les connais (je pensais que Natale voulait dire « naissance », j’ai bien fait de vérifier avant de commencer ma lecture !), mais les mots ressemblent un peu au français ou à l’anglais, j’ai été capable rapidement de faire des recoupements (néanmoins, attention aux faux amis souvent présents). Lorsque la grammaire et la conjugaison de base sont maîtrisées, il ne manque que le vocabulaire. Et finalement, avec un google translate ou un bon dico à disposition, tout roule.
Je suis heureuse de pouvoir me perfectionner en italien, de savoir qu’un jour je parlerais peut-être avec aisance la langue d’une part de mes ancêtres. La détermination est la clef, et j’ai la chance d’adorer la lecture pour que cet apprentissage se fasse par le biais d’une passion. A tout ceux qui veulent se lancer, allez-y n’ayez pas peur. A ceux qui lisent déjà en italien, tout conseil de lecture ou de méthode est le bienvenu.
Conclusion
Je n’ai jamais lu les livres d’Agatha Christie mais je prends beaucoup de plaisir à les lire en italien. L’écrivaine traverse les générations même bien après sa mort et ses œuvres se transmettent et se dévorent encore aujourd’hui. Des histoires intergénérationnelles qui continue de nous régaler. Du suspens, de l’émotion, des histoires plutôt simples à lire qui sont passionnantes. C’est un plaisir de savoir qu’il m’en reste tant à lire.