Le nombril de Solveig, Olivier Sorin – 2020 – Ed. Des Lacs, 341 p.
20-15
Il est assez rare que je lise et présente des œuvres sorties dans l’année. En effet, je range ma PAL par dates d’achat des livres et je les lis dans ce même ordre. Je peux donc vous dire qu’actuellement je lis des romans que j’ai acheté il y a plus d’un an ! J’ai dérogé à cette règle dans un premier temps pour le Prix du Meilleur Roman des Editions Points. Je le fais à nouveau pour ce livre qui m’a été directement envoyé par l’écrivain, Olivier Sorin, afin de me faire découvrir son premier roman.
Standor, personnage principal de l’œuvre d’Olivier Sorin, est un homme d’une trentaine d’années, et qui va découvrir l’amour dans une relation bien étrange…
Résumé
Au détour du rayon conserves d’un Monoprix parisien, Standor rencontre Solveig. Cette femme, mystérieuse, lui donne rendez-vous dans l’appartement de Standor. Elle ne viendra jamais. Déboussolé, persuadé d’avoir rencontré l’amour avec un grand « A », Standor tentera d’oublier cette femme jusqu’au jour où, un an plus tard, il la retrouve dans une photo provenant d’une ancienne pellicule d’un appareil photo récupéré au Maroc.
Standor en quête d’amour
Standor est un homme attachant et parfois un peu agaçant. D’une trentaine d’année, il vit dans son appartement parisien et suit une routine d’homme seul. Néanmoins, tout va changer du jour au lendemain lorsqu’il va rencontrer Solveig au Monoprix.
Le coup de foudre est immédiat. Elle lui donne rendez-vous, ses espérances montent en flèche, la vision de bonheur, de la douceur s’ouvre à lui. Pourtant, Solveig ne viendra pas. Anéanti par ses espérances, Standor se remettra difficilement de cette déception.
Un an plus tard, lors d’un voyage au Maroc, Standor achète un appareil photo argentique dans un marché aux puces et s’aperçoit qu’une pellicule est toujours dans l’appareil. Il décide de faire développer à Paris les images. Immense est sa surprise lorsque, sur une des photos, apparaît le visage de Solveig…
Ainsi, les espoirs de Standor reprennent vie. Et par le plus grand des hasards, il comprend sur la photo le message codé : il la retrouvera dans le square Jehan-Rictus. Et ils se retrouvent. Leur histoire d’amour débute, une explosion de sentiments s’offre à Standor. Et pourtant, la mystérieuse femme finira par disparaître à nouveau…
Solveig la femme fantôme
Solveig est un personnage des plus étranges. Une femme éblouissante, décrite comme parfaite, et qui pourtant s’intéresse à l’étrange personnage qu’est Standor. Néanmoins, Solveig est pleine de secrets.
Cette femme disparaît aussi vite qu’elle apparaît. Ses multiples disparitions sont longues, s’étendent sur une année complète, puis elle revient dans la vie de Standor sans explications. L’amour est chaque fois plus fort, elle est pardonnée de ses absences injustifiées. Standor paiera à de nombreuses reprises le fait de ne pas s’être mieux renseigné au sujet de sa dulcinée.
Chaque retour de Solveig dans la vie de Standor représente une étape du développement de la relation de couple. Leur première entrevue a été l’étape de la rencontre. La seconde a été le début de la relation, le premier rapport sexuel qui lie deux individus. La troisième a été le déménagement et le début de la planification de leur vie pour l’ »éternité ». La quatrième a été le début de la vie de famille…
Solveig n’est pourtant pas toute blanche. Ses disparitions semblent liées à l’arrivée d’un homme en blouse blanche. Après quelques paroles, le regard fuyant et effrayé de Solveig baisse les armes, et cette dernière repart avec lui, laissant Standor seul face à ses rêves et projets d’avenir.
Mon avis sur l’œuvre
Solveig semble être un mirage. Dans un premier temps j’ai pensé qu’elle était l’imagination de Standor qui pouvait avoir des troubles schizophrènes. Mais cette théorie a rapidement perdu son sens lorsque le frère de Standor l’a vue et l’a cherchée avec lui.
Finalement, nous apprenons que c’est Solveig qui a un problème. Avec du recul, ce n’est pas étonnant. Nous identifions difficilement la maladie dont elle souffre, mais cette dernière l’a empêché de vivre une vie normale, proche de Standor. Ce comportement assez égoïste a de quoi énerver parfois le lecteur. Une maladie qui justifie un tel mensonge, qui justifie la souffrance que Solveig impose à Standor… Bof.
Néanmoins, l’histoire décrite par Olivier Sorin est une belle histoire d’amour. Empreinte d’une certaine naïveté, un peu agaçante sur les bords, nous voudrions crier à Standor de se secouer, de demander des explications à Solveig après sa première disparition. Arrêter de lui pardonner, aller au bout de son histoire, la pousser à se confier et construire avec elle une histoire basée sur la confiance.
Pourtant habituée à lire beaucoup, je me suis sentie assez perdue face à l’écriture de l’écrivain. L’usage un peu abusif de mots complexes qui ne se prêtaient pas toujours au fond de l’histoire, de métaphores multiples, m’ont parfois perdue et m’ont donné le sentiment que cette histoire n’était pas faite pour moi. Et ce, même si j’aime les défis littéraires et qu’il n’y a rien de plus précieux, en principe, qu’un livre qui nous apprend de nouvelles connaissances.
Conclusion
Olivier Sorin nous offre dans ce premier roman une histoire d’amour passionnelle et tragique. Tel un mythe, nous accompagnons cette femme fantôme dans ses différentes manipulations. L’écrivain m’a tout de même perdu à plusieurs reprises. A vouloir nous montrer qu’il est cultivé et curieux, nous sommes noyés dans une multitude de termes complexes pour lesquels le fond ne se prêtait pas toujours. Dommage, mais prometteur pour un second roman !