N’éteins pas la lumière, Bernard Minier – 2015 – Ed. Pocket, 700 p.
21-11
Ce roman est le premier thriller que je lis. J’ai eu une période où je regardais souvent des films d’horreur (qui pouvaient être des adaptations filmographiques de romans), mais je n’en avais jamais lu à proprement parler. Bernard Minier est considéré comme un des maîtres français dans cette catégorie. Il s’est fait connaître avec Glacé qui a été publié en 2011.
Dans N’éteins pas la lumière, les lecteurs habitués de Bernard Minier retrouveront le commandant Servaz qui est chargé de résoudre les enquêtes de ses romans. Dans une atmosphère d’angoisse étouffante, Servaz va tenter de comprendre ce qui est arrivé à une certaine Célia Jablonka qui se serait suicidée dans une chambre d’hôtel. En parallèle, Christine se voit embrigadée dans les manipulations d’un maniaque qui a pour seul but de la pousser à mettre fin à ses jours.
Résumé
Christine reçoit une lettre de suicide le soir de Noël. L’expéditeur semble, avec ce courrier, émettre un appel à l’aide. Mais il paraît s’être trompé de destinataire, car Christine n’a aucune idée de qui provient la lettre. Elle décide de convaincre Gérald, son compagnon, d’aller voir la police pour la leur montrer. Leurs recherches sont infructueuses. A compter de ce jour, Christine est victime d’attaques, physiques et morales, qui vont l’entraîner dans une descente aux enfers.
En parallèle, Servaz, qui est en arrêt maladie, reçoit une lettre étrange sans information sur l’expéditeur qui le mène à enquêter sur le suicide de Célia Jablonka. Le lecteur va rapidement comprendre que l’histoire de celle-ci est liée à celle de Christine…
La descente aux enfers de Christine
Christine reçoit, le soir de Noël, une lettre de suicide, un appel à l’aide. Décontenancée, elle essaie de convaincre Gérald, son compagnon, d’aller voir la police pour leur transmettre le courrier et retrouver la personne en question. Les recherches vont s’avérer infructueuses.
A compter de ce jour, Christine va subir des manipulations diverses qui vont la mener dans une terrible descente aux enfers. Le criminel, en attaquant en premier lieu sa relation amoureuse avec Gérald, puis dans un second temps ses relations professionnelles, va l’isoler en la rendant vulnérable.
Vont ensuite débuter des violences corporelles atroces, qui détruiront Christine. Seule face à son bourreau, elle n’a plus personne vers qui se tourner, à l’exception de Léo son ancien amant. Mais Léo est-il vraiment celui qu’il paraît être ? Et Cordélia, sa stagiaire, par qui a-t-elle été payée pour participer à ces atroces vengeances ?
Christine va se retrouver seule lorsqu’elle comprendra que la police ne la prend pas au sérieux. A compter de ce moment, elle tentera d’avoir une longueur d’avance sur le sadique qui détruit sa vie. Mais pourra-t-elle y arriver ? Comment savoir qui est vraiment qui ? En qui peut-elle avoir confiance ?
L’enquête de Servaz
En parallèle des agressions de Christine, nous suivons le commandant Servaz qui est en arrêt maladie. Il réside provisoirement dans un centre spécialement dédié à la police. Il reçoit une lettre anonyme lui donnant la clef d’une chambre d’hôtel. En effectuant des recherches, il découvre que cette chambre est celle dans laquelle Célia Jablonka a mis fin à ses jours.
Il comprend que son expéditeur souhaite l’encourager à enquêter sur cette affaire. Un suicide, sans aucun doute selon le médecin légiste. Et si ce suicide n’était que le résultat de pressions extérieures ?
Servaz part de façon non officielle enquêter sur cette affaire. En regroupant des parties de l’histoire, il comprendra que Célia Jablonka a été victime de manipulations, que le bourreau est toujours dans la nature et que sa prochaine victime existe peut-être et a surement besoin de son aide…
Mon avis sur l’œuvre
Ce thriller est un roman qui tient le lecteur en haleine. L’ambiance est angoissante, elle fait parfois tourner de l’œil. Bernard Minier n’y va pas par quatre chemins lorsqu’il s’agit de décrire des actes de violence. J’ai réellement pensé au début que je ne pourrais pas le lire en entier tant la violence m’était difficile à supporter.
La violence se situe à deux niveaux. Le premier est la violence physique, les agressions. Très présentes dans la première partie du roman, elles s’estompent au cours de l’histoire lorsque Christine reprend de l’avance sur son manipulateur.
Le second est la violence psychologique. En effet, l’écrivain a réalisé des recherches pour son roman et nous décrit les étapes de la manipulation psychologique : isoler la victime de toute aide et soutien, lui faire subir des épreuves insupportables et injustes, la mener au désespoir. La seule solution que la victime envisage pour s’en sortir est de mettre fin à ses jours.
Ce roman est très intéressant et j’ai aimé m’y plonger. Néanmoins, je pense préférer la lecture de romans policiers plus que des thrillers. Je suis sensible face à la violence, même si elle doit parfois être décrite pour transposer clairement l’univers de l’histoire racontée. Je pense malgré tout lire les premiers romans de Bernard Minier pour découvrir le commandant Servaz à ses débuts !
Conclusion
Ce livre a été difficile à lire dans une première partie car il était très violent. Néanmoins, cette violence est nécessaire pour comprendre la détresse dans laquelle se situe Christine, le personnage principal. Une fois plongée dans l’univers, j’ai été entraînée dans la course poursuite du commandant Servaz. Ce roman est bien écrit, cohérent et a attisé ma curiosité sur les premiers thrillers écrits par Bernard Minier.